Vingt-quatre heures de thé à Kyoto

Publié le par Vivien BRUNEL

Vingt-quatre heures de thé à Kyoto

Même si j'ai commencé ma visite de Kyoto en courant après les geisha les plus savoureuses, Kyoto est pour moi, pour l'humanité et pour les siècles et des siècles la ville sainte du thé. Le thé est à Kyoto à peu près la même chose que ce que le vin est à Beaune ou le whisky à Aberdeen. Kyoto est bâti autour des jardins de thé, des maisons de thé, des négociants de thé. J'aime Beaune, j'aime Aberdeen et j'aime Kyoto.

Une maison de thé, qui fabrique et négocie également, de haute réputation est ippodo. Je n'ai malheureusement pas eu le temps d'aller chez Ryuo-en, juste à coté, mais je jure, sur la petite cuillère en bambou que j'ai achetée aujourd'hui, que ma première visite sera pour cette maison la prochaine fois que je reviendrai à Kyoto. Chez ippodo, j'ai bu un thé Macha épais comme de la gelée de coing. La légère amertume de la boisson était couverte par le sucre de la délicieuse pâtisserie au riz et au haricot rouge qui était servie avec. Je suis ressorti de là tout guilleret, et avec quelques emplettes.

Vingt-quatre heures de thé à Kyoto

La deuxième expérience de thé s'est déroulée près du quartier de Gion, quartier des geisha (messieurs, je sais que vous avez suivi) et des maisons de thé secrètes, dans une maison de thé qui propose des cérémonies, ou plutôt une introduction. Le maître de thé nous a expliqué suivre la voie du thé depuis 24 ans au sein de l'école urasenke, une des trois écoles issues de la révolution opérée par Sen No Rikyu dans l'art de préparer et de boire le thé au 16ème siècle. Nous avons nous même fouetté le thé, un thé macha beaucoup moins épais que chez ippodo, ce qui est la façon de faire dans cette école. Là encore, la pâtisserie sucrée rend ce moment tout à fait exquis.

Vingt-quatre heures de thé à Kyoto

Mais le moment de thé le plus merveilleux, le plus grandiose et le plus machin-chose, je l'ai vécu à Okochi Sanso, qui est une villa dans la montagne de Kyoto à l'extrémité du quartier d'Arashiyama. Ce quartier est extrêmement touristique, avec des sticks selfie partout, mais à 10 mètres tout au plus de la sortie de la forêt de bambous qui draine toutes les scholls des environs, il y a un chemin discret qui ne paye pas de mine, mais qu'on ne peut suivre qu'en payant. Le prix dissuade beaucoup de touristes (1000 yens, alors qu'un stick selfie doit bien coûter dix fois ce prix) et c'est tant mieux. J'ai eu du mal à trouver cette villa, il a fallu que je revienne un deuxième jours. Le chemin qui monte conduit à une villa construite dans la montagne par un acteur de cinéma muet des années 30, Okochi, qui a construit tout autour un merveilleux jardin saupoudré de pavillons.

Vingt-quatre heures de thé à Kyoto

J'ai pris mon temps pour faire la balade dans le jardin, 3/4 d'heure et je n'ai vu personne. Depuis le jardin, on a des vues exceptionnelles sur les montagnes encerclant Kyoto, sur des petits chemins mossus, des fontaines qui recueillent l'eau par des tuyaux en bambou, des pavillons isolés du monde qui sous un angle précis ouvrent sur un paysage surnaturel.

Vingt-quatre heures de thé à Kyoto

De retour à la villa, deux charmantes dames me servent un thé Macha délicieusement moussu avec une pâtisserie. Je suis installé dans une salle de thé, avec vue sur le jardin. J'ai cru suffoquer d'extase tant la boisson était veloutée au palais et la pâtisserie suave aux papilles. S'il y a une visite que je recommande de manière inconditionnelle a Kyoto, c'est celle d'Okochi Sanso.

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